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mercredi 19 juin 2013

Le chat

Auteur : Danielle Pouliot 
Éditions : Art Global (2011)
Nombre de pages : 180

Résumé :  – Avez-vous vu votre père récemment ?
Je n'ai pas entendu parler de lui depuis une éternité. Pour que la police vienne m'importuner, il faut qu'il ait fait une gaffe ou qu'il soit mort. J'espère qu'il est mort.

Viviane, jeune trentaine, lampiste de son métier, est animée par la passion de créer avec la lumière. En quête de sens dans sa vie après une rupture douloureuse, elle tâche de remettre en état sa nouvelle demeure, une maison bancale du Plateau Mont-Royal.
 
À la mort de son père, un homme destructeur qu'elle n’avait pas vu depuis près de quinze ans, elle se trouve bien malgré elle à remuer son passé. Les détours du hasard l'amèneront à des révélations aussi troublantes que surprenantes.
 
Le chat est à la fois un suspense psychologique et la chronique savoureuse de la vie d’une Montréalaise contemporaine. C’est aussi un roman d’amour qui explore le thème du pardon et pose des questions fondamentales sur le sens et la portée des relations affectives.
 
Sur le rythme chassé-croisé des souvenirs et du quotidien, au fil des sept jours d’une semaine charnière dans la vie de la jeune femme, Danielle Pouliot nous livre un récit tout en sensibilité et en finesse où elle décortique les émotions au scalpel.
 
L'auteure nous offre en outre, à la fin de l’ouvrage, Les recettes culinaires de Viviane, évocation des meilleurs souvenirs d’enfance de son héroïne.

Mon avis :


Le chat.  Avec un titre pareil et avant même de l'avoir lu, j'avais déjà un préjugé favorable envers ce roman.  Et des félins domestiques, il y en a quelques-uns dans cette histoire, qui traversent la vie de Viviane et qui seront de véritables traits d'union entre son père et elle.

Viviane Després est célibataire depuis deux ans, suite à une rupture douloureuse.  Elle tient une boutique où elle vend des lampes, en fabrique et propose aussi à ses clients de créer des ambiances lumineuses selon leurs besoins.  Un matin, la police vient sonner à sa porte pour lui annoncer le décès de son père, qu'elle n'a pas vu depuis plus de 10 ans.

Au début, elle ne veut pas s'impliquer dans les démarches administratives entourant les obsèques de son père.  Tout au long du roman, ce père, elle ne le nommera que par son nom de famille, Bouchard et cela m’a frappé.  Pour elle et son frère Romain, cet homme n’est pas leur père.  Viviane est pleine de colère parce que Bouchard a été méchant et violent tout au long de son enfance.  Sa mère a été une bonne mère, mais après sa séparation, elle est devenue une femme inquiète et désabusée et est demeurée seule pour le restant de sa vie.

À cause de son passé familial, Viviane a peur d'aimer.  Elle choisit toujours le même genre d'hommes, comme Gabriel, un homme menteur et manipulateur, qui lui a fait beaucoup de mal.  Elle dit : «J’ai choisi le célibat il y a deux ans.  Parfois je compare ma vie sentimentale à une boîte de chocolats.  Je choisis toujours la même sorte.  Des caramels durs  sur lesquels je me casse les dents.» (P.23)  Elle avoue à demi-mot qu’elle était dépendante de lui affectivement et qu’elle lui a demandé l’impossible, soit de combler le grand vide intérieur qui l’habitait.  Réfractaire face à cette lourde charge, l’oiseau volage a préféré déserter leur nid amoureux

Finalement, Viviane va s'occuper des affaires de son père.  En les fouillant, elle trouvera des photos qui lui feront prendre conscience qu'elle a acheté la maison où son père a vécu quand il était enfant.  De plus, elle adoptera le chat de son père, alors qu'elle pensait qu'il les détestait.  Tout cela fera remonter à sa mémoire des souvenirs d'enfance désagréables, mais elle finira par comprendre pourquoi son père s'est comporté avec elle de cette manière et par faire la paix d'une certaine façon avec lui.  Elle s'apercevra que même si nous sommes déterminés par notre passé, nous pouvons aussi choisir de ne pas en demeurer prisonniers.

En lisant ce roman, j'ai pris conscience que les gens aujourd'hui vivaient isolés, chacun dans sa petite bulle.  Viviane a quelques amis, mais semble souffrir quand même de solitude.  De même, nous croisons parfois une autre personne, au détour de notre vie, comme deux navires dans la nuit, mais sans jamais s'impliquer vraiment.  Ou alors, nous nous entourons de quelques proches triés sur le volet et avec lesquels nous entretenons une relation exclusive.  Je ne crois pas que Viviane ait choisi, que nous choisissons la solitude, mais nous demeurons seuls parce que nous avons peur des autres et peur d'être blessés par eux.

Ce roman quoique petit par son nombre de pages est plutôt dense de par son contenu et les questions qu'il aborde.  Alors même que ce Viviane vivait m’a porté à réfléchir, je n'ai pas été vraiment touchée par le personnage de Viviane.  Peut-être justement parce que son histoire à laquelle ses souvenirs et ses réflexions se mêlaient, m'a semblé décousue et que je me suis un peu perdue dans toutes les directions que le récit prenait.  Mais malgré cela, je considère que ce fut quand même une belle lecture dont je retiendrai surtout les passages sur les chats et sur la lumière.  Et la fin, comme un baume posé sur ses blessures, prendra des allures de recommencement pour Viviane.

Je veux remercier Babelio et les éditions Art Global qui m'ont permis de découvrir ce roman dans le cadre de l'opération 

 
couverture et résumé : Art Global

2 commentaires:

Denis a dit…

merci pour cette belle découverte

Sharon a dit…

Merci pour ta participation !